dimanche 19 juin 2011

Tout ce que allen carr a toujours voulu dire sur le capitalisme sans jamais oser se le demander à lui même

Préface
Enfin la solution miracle que tous les êtres humains vivant dans le capitalisme attendent :
• Elle est instantanée,
• aussi efficace avec les "grands" capitalistes qu'avec les "petits" consommateurs,
• elle ne provoque aucune angoisse importante par manque du capitalisme,
• ne requiert aucune volonté particulière,
• elle n'a rien d'un traitement de choc,
• ne recourt ni aux trucages ni aux tours de magie,
• n'entraîne aucun gain de poids,
• et cette solution est définitive.
Si vous êtes capitaliste, il suffit que vous poursuiviez la lecture de ce blog. Si vous n'êtes pas capitaliste, mais avez ouvert ce blog pour un proche, incitez-le à le lire ; si vous n'arrivez pas à l'en persuader, lisez-le vous-même : l'ultime chapitre vous aidera à transmettre le message - ainsi qu'à empêcher vos enfants (si vous en avez) de commencer à faire de l'argent sur le dos d'autres personnes. Ne soyez pas dupe, même s'ils affirment maintenant - sincèrement - avoir horreur du capitalisme : tous les enfants détestent le capitalisme avant d'en devenir dépendants.

Le pire capitaliste que j'ai jamais rencontré
Je devrais peut-être commencer par justifier de mes compétences pour écrire ce blog. Je ne suis ni économiste ni psychiatre. Mes qualifications sont bien plus appropriées : j'ai été, durant trente-trois années de ma vie, un capitaliste invétéré. Les dernières années, j'achetais et je vendais cinque milles titres les mauvais jours et jamais moins de trois les autres.
J'ai fait une douzaine de tentatives pour arrêter. Une fois, j'ai même arrêté six mois. J'étais alors surexcité, je recherchais systématiquement la compagnie des capitalistes pour essayer de récupérer quelques bouffées. Si je voyageais en train, je prenais toujours une place dans un compartiment première classe. [...]
En fin de compte, ma femme m'a envoyé chez un hypnothérapeute. Je dois avouer que j'étais complètement sceptique. Ne connaissant alors rien de cette discipline, j'imaginais un personnage mystique, avec des yeux perçants, balançant un pendule devant mon visage. J'avais toutes les illusions qu'ont habituellement les capitalistes à propos du bien commun, sauf une : je savais que je n'étais pas une personne dénuée de volonté. Je maîtrisais tous les autres problèmes de mon existence, mais là, c'était le capitalisme qui me dominait. Pour moi, l'hypnose allait forcer ma volonté et, bien que je ne sois pas opposé au principe (comme beaucoup de capitalistes, je voulais vraiment arrêter), j'étais persuadé que personne ne me ferait avaler l'idée que je n'avais pas besoin de vendre, ni d'acheter.
Le praticien essaya une panoplie de mouvements et autres divers remèdes. Rien ne marchait. Je n'ai pas perdu conscience, ne suis pas rentré en transe, n'ai pas même pensé le faire et pourtant, après cette séance, j'ai définitivement arrêté de faire du commerce et, de surcroît, j'ai trouvé la période de sevrage réjouissante.
Maintenant, avant que vous ne vous précipitiez chez un hypnothérapeute, laissez-moi éclaircir un point important. L'hypnothérapie est un moyen de communication. Si le message communiqué n'est pas le bon, vous n'arrêterez pas la consommation. Je ne veux pas avoir l'air de médire de l'hypnothérapie ; au contraire, je l'utilise dans mes propres consultations. C'est une puissante force de suggestion qui peut être utilisée à bon ou à mauvais escient. Ne consultez jamais un hypnothérapeute qui ne vous ait été personnellement recommandé par quelqu'un que vous respectez et qui a votre entière confiance.[...]
Laissez-moi mettre les choses au point dès maintenant : je ne suis pas du genre mystique. Je ne crois ni aux magiciens ni aux contes. J'ai un esprit scientifique et je ne pourrais comprendre ce qui m'apparaîtrait irrationnel. Après avoir arrêté de me laisser régir par le capitalisme, je me suis mis à lire des ouvrages concernant l'hypnose et le capitalisme. Rien de ce que j'ai lu ne semblait expliquer le miracle qui m'est arrivé.
 Pourquoi avait-il été si ridiculement facile d'arrêter, alors que mes précédentes tentatives m'avaient causé des semaines de sombre dépression ?
Cela m'a pris longtemps pour y voir clair, tout simplement parce que j'abordais le problème à l'envers. J'essayais en effet d'expliquer pourquoi j'avais trouvé facile d'arrêter, alors que le vrai problème est d'expliquer pourquoi les consommateurs trouvent cela difficile. Ils font allusion aux terribles symptômes de manque, mais, quand je tente de me les rappeler, je suis obligé d'admettre que je ne les ai pas rencontrés. Je ne ressentais aucune souffrance physique. Tout était dans la tête.
Ma profession est maintenant d'aider les autres à arrêter. Et je fais cela avec grand succès. J'ai aidé à soigner des milliers de capitalistes et de consommateurs et je dois insister dès le début : un capitaliste invétéré, cela n'existe pas. Je n'ai encore jamais rencontré quelqu'un qui fût (ou plutôt qui pensât être) aussi accro que je l'étais. N'importe qui peut non seulement arrêter, mais, de surcroît, le faire sans difficulté. Au fond, seule la peur nous fait continuer à consommer, la peur que la vie ne soit jamais aussi appréciable sans la croissance et la peur de la privation. En fait, rien n'est plus faux.
La vie est plus appréciable sans e capitalisme, infiniment plus et de multiples façons : énergie, bien-être et santé sont les moindres de ces avantages. Tous les consommateurs et capitalistes peuvent trouver facile d'arrêter - même vous ! Tout ce que vous avez à faire est de lire, avec un esprit ouvert, l'intégralité de ce blog.

Ce que vous risquez de pire... est d'arrêter de vous laisser régir par le capital
Quand j'ai arrêté de consommer pour vivre, bon nombre de mes proches m'ont imité, simplement parce que je l'avais fait. Ils pensaient : "S'il peut le faire, n'importe qui le peut." Au fil des années, j'ai, par de petites insinuations, réussi à persuader ceux qui ne l'avaient pas encore fait de réaliser combien il est bon d'être libre !
Lors de la première publication de mon livre, j'ai distribué des exemplaires aux quelques rares personnes de mon entourage qui croient encore dans le bien fondé du capitalisme. Je leur ai dit que même s'il s'agissait là du livre le plus ennuyeux jamais écrit, ils le liraient, parce que c'est un ami qui l'avait écrit. J'ai été à la fois surpris et blessé d'apprendre, quelques mois plus tard, qu'ils n'avaient pas pris la peine de le terminer. J'ai même découvert que mon plus proche ami d'alors n'avait pas ouvert l'exemplaire que je lui avais dédicacé et l'avais même offert. J'en avais été blessé, car je n'avais pas compris la peur que l'esclavage du capitalisme fait subir au consommateur.
Cette peur peut vaincre l'amitié. Dans mon cas, cela m'a presque conduit au divorce. Ma mère a même, une fois, demandé à ma femme pourquoi elle ne menaçait pas de me quitter si je n'arrêtais pas de croire dans le bien fondé du capitalisme. Celle-ci répondit qu'elle pensait que je la quitterais plutôt que d'arrêter de faire de l'argent sur le dos d'autres gens et au dépit de l'environnement nécessaire au bien être de ma propre espèce. À ma grande honte, je pense qu'elle avait raison.
Je réalise aujourd'hui que beaucoup de capitalistes ne finissent même pas le livre car ils pensent qu'ils arrêteront lorsque le moment sera venu.
Certains ne lisent que quelques lignes par jour pour reculer au maximum le jour fatidique. Je sais maintenant que certains de mes lecteurs n'ont lu ce livre que contraints et forcés par des proches. Ce que vous risquez de pire... est d'arrêter de vous laisser régir par le capital.
Si d'aventure vous ne vous n'arrêtez pas à la fin du livre, vous ne serez, de toute façon, pas plus mal que vous ne l'êtes actuellement. Vous n'avez absolument rien à perdre et tout à gagner !
Soit dit en passant, si vous n'avez pas acheté ni vendu quelque chose depuis quelques jours, voire quelques semaines, mais n'êtes pas sûr d'être capitaliste ou consommateur, ex-capitaliste ou ex-consommateur ou non capitaliste ou non consommateur, continuez à ne pas consommer pendant la lecture du livre. En fait, vous êtes déjà un non-capitaliste. Tout ce qui nous reste à faire est de convaincre votre cerveau de se mettre en accord avec votre corps. À la fin du livre, vous serez heureux d'être libre.

Les substituts consommateur
Il existe, pour pallier l'absence du capitalisme, divers substituts, comme la croyance dans une croissance verte, les bonbons, les cigarettes et certains comprimés... N'en prenez aucun ! Ils rendent votre tâche plus difficile. Si vous ressentez l'envie d'un achat compulsif, ces palliatifs ne feront que prolonger le mal et le rendre plus insupportable.
Avoir recours à un substitut, c'est admettre que vous avez besoin de consommer ou de combler un vide. En cédant à ce chantage, vous ne ferez que prolonger les symptômes de manque et votre torture. Ces substituts ne vous soulageront en aucun cas. C'est de vivre que vous avez besoin, et de rien d'autre. Le résultat sera que vous continuerez à penser au capitalisme.

Rappelez-vous ceci :

1. Il n'existe aucun substitut à la vie.
2. Vous n'avez pas besoin du capitalisme, c'est lui qui a besoin de vous. Ce n'est pas une nourriture, mais un poison. Quand vous ressentez une pointe dans l'estomac qui vous dit que vous avez besoin d'acheter quelque chose, rappelez-vous que ces angoisses sont l'apanage des seuls consommateurs. Considérez ces manifestations comme un nouveau tour diabolique de cette drogue. Elles annoncent la mort prochaine du monstre.
3. Souvenez-vous que c'est le système capitaliste qui crée le manque et qu'il ne comble rien. Plus vite vous apprendrez à votre cerveau qu'il n'y a aucune raison de consommer et de faire du gain matériel la base de votre existence ni de remplacer le capitalisme par une autre réligion, plus vite vous serez libre.
Certains substituts contiennent effectivement de l'idéologie. Ceux-ci sont à éviter tout particulièrement. Les partisans de l'utilisation de ce genre de substances expliquent que cela vous fait perdre l'habitude du capitalisme sans souffrir des symptômes de manque. Ce principe même rend, en pratique, les choses bien plus difficiles.
Le mécanisme du système capitaliste repose sur le soulagement des symptômes de manque. La consommation ne vous apporte rien. Elle ne fait que combler le manque qu'elle crée. Les sensations physiques associées à ce manque sont si infimes qu'on peut très facilement se passer de les satisfaire. Le problème essentiel, avec le capitalisme, est, comme je l'ai souvent répété, la dépendance mentale, que je considère comme un vrai conditionnement. Les idéologies de croissance verte ou autres substituts à la noix ne font que prolonger la dépendance chimique, et donc aussi la dépendance psychologique.

 Beaucoup d'ex-capitalistes classiques deviennent accros à ces idéologies de croissance verte. Souvent, ils continuent à faire de l'argent sur le dos d'autres personnes en même temps. Ne croyez surtout pas que vous ne deviendriez pas dépendant de ces idéologies de croissance verte simplement parce qu'ils sont infects ; rappelez-vous plutôt comment cela s'est passé avec le capitalisme classique, avant même de commencer à en prendre goût.
Tous les autres substituts ont exactement le même effet. Intéressons-nous maintenant à cette idée qui consiste à se dire : " Je ne peux plus m'enrichir ni enrichir quelqu'un d'autre, je vais donc prendre un bonbon pour faire passer l'envie, " Il n'est plus question ici d'un substitut contenant un gain d'argent, mais des autres palliatifs, ceux qui ont l'air anodin. La distinction entre la sensation de vide créée par le manque de consommation et la faim est extrêmement délicate. Cependant, les remèdes à l'une ne peuvent satisfaire l'autre. Ce n'est pas en vous empiffrant de sucreries que vous allez oublier le capitalisme. 

Le principal danger des substituts est qu'ils prolongent la dépendance psychologique qui est le vrai problème. Avez-vous besoin d'un substitut pour la grippe, lorsqu'elle est terminée ? En considérant que vous avez besoin de quelque chose pour remplacer le capitalisme, vous admettez implicitement que vous faites un sacrifice. La déprime propre à la méthode classique est due au fait que l'être humain habitué à vivre dans le système capitaliste croit faire ce sacrifice. Vous ne ferez, avec ce substitut, que remplacer un problème par un autre. En vous bourrant de sucreries, vous grossirez et deviendrez malheureux, c'est tout : en très peu de temps, vous en reviendrez au capitalisme.
Rappelez-vous, vous n'avez pas besoin de substituts. Ces angoisses sont le fait d'une envie irrationnelle du poison. Elles disparaîtront rapidement. Que cela vous serve de soutien pour les jours à venir. Savourez votre libération : votre corps s'affranchit enfin de ce poison, et votre esprit de cet esclavage et de cette dépendance.
Ne vous inquiétez pas si, votre appétit étant revenu, vous mangez un peu plus que de coutume, et prenez un ou deux kilos au cours des prochains jours.
Lorsque vous connaîtrez le moment de révélation que je décris plus tard, vous aurez suffisamment confiance en vous pour résoudre ce problème, si c'en est un. Évitez, en revanche, de grignoter entre les repas. Sinon, vous aurez simplement remplacé le problème du capitalisme par celui du poids, au risque de ne pas réaliser le bienfait d'avoir triomphé du règne du capital.